La Morphypnologie


    La Morphypnologie (de Morphée, dieu des songes, Hypnos, dieu du sommeil, et du suffixe –logos, signifiant discours) est une branche spécialisée de la somnologie. Elle vise à offrir aux demandeurs un sommeil plus long, plus profond et peuplé de nombreux rêves. Avoir un patient qui meurt d’avoir trop dormi est considéré comme une grande victoire pour un morphypnologue.

Histoire :
    Elle est issue du besoin maladif et chronique des habitants de Verlor de vouloir dormir, alors qu’il ne sont en aucun cas exploités ou en manque de sommeil. C’est juste que les verlorins adorent dormir. Cependant, les professeurs s’indignaient et refusaient de cautionner une science glorifiant la paresse et l’inaction. Une école indépendante se forma donc, en l’an 1274, sous la houlette du docteur Xemandius Sandal.
    Aux débuts, l’Institut n’y attacha guère d’importance. Mais, au fil du temps, les professeurs se rendirent compte que beaucoup de personnes allaient au Collège Indépendant de Morphypnologie pour se faire soigner. Voyant que cet établissement prenait trop d’importance, l’Institut le nationalisa en octobre 1388, et le directeur de l’hôpital, à l’époque le docteur Ocpod Virtanière, obtint une place au conseil des Professeurs.
    Cependant, au moment même où l’Institut pensait que l’influence du collège était devenue nulle, naissait l’Ecole de Morphypnologie, et, quand celle-ci fut nationalisée et fusionnée avec le collège, naissait l’Académie Libre de Morphypnologie. Voyant que rien n’arrêterait cette engeance, l’Institut posa des décrets prohibant la profession libre de morphypnologue, en l’an 1512. Ce fut un coup dur pour les habitants : tout ce qui les empêchait de travailler leur était retirer. On raconte d’ailleurs que c’est à cette époque que commença l’état de tension, cet abcès qui ne cessa d’enfler jusqu’à la Guerre Civile de la Narde.
    Après la Guerre Civile de la Narde et la défaite du Collège de Morphypnologie, la profession de morphypnologue fut tout simplement prohibée le 9 août 1734, et le docteur Phytogastre Quenouille, le directeur du collège de l’époque, fut tout simplement exécuté : ce fut l’une des rares mises à mort de l’Institut de Verlor, qui répugne cependant ces méthodes.
    Depuis, les morphypnologues agissent en secret, à l’insu des forces officielles, comme des sorciers. Et, bien que les professeurs leurs vouent une chasse ininterrompue depuis le décret de 1734, ils existent toujours, officient toujours et font partie du folklore de l’Institut.

Pratiques :
    On peut distinguer deux sortes de morphypnologie : la Morphypnologie Traditionnelle, et la Morphypnologie Analytique.
    La Morphypnologie Traditionnelle existe depuis quasiment la fondation de l’Institut, et même de la colonisation de l’île du Locqdu. Elle concentre les professions traditionnelles d’astrologue, alchimiste, devin, sorcier et radiesthésiste. En fonction des positions des astres, de la nature des humeurs du patient et des conjonctures spirituelles, il administrait telle herbe conjointement avec tel rituel. L’effet placebo est indéniable, même si la valeur de ces traitements n’a jamais été prouvée. Bien que le nombre de practiciens traditionnelles décroît, ils restent conséquent selon les estimations, et le peuple continue d’aller les consulter, car « non seulement ils vendent du sommeil, mais également du rêve » (Cacquot Faux-Ni, poète, 1812-1867).
    La Morphypnologie Analytique existe depuis que les sérieux professeurs de l’Institut ont décidé de mettre leur nez pragmatique dans les affaires de cette « science », après la Nationalisation de 1388. Le morphypnologue analytique est donc plus un scientifique, un chercheur et un médecin, qui fait des recherches sérieuses, écrit des thèses savantes et porte des lunettes, et qui, surtout, offre des traitements dont l’efficacité à été prouvée plusieurs fois et sur de larges expériences. Ce sont les seuls qui étaient acceptées à l’Institut.


Tiré de l’Encyclopédie Complète et à Compléter de la Bibliothèque de l’Institut de Verlor, article « Morphypnologie », tapuscrit par le Pr. Szadeczki, Bibliothécaire.
 

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