Les Maisons


    Comme dans diverses universités, l’Institut est divisé en maisons, qui permettent de classer les étudiants, et, surtout, de les désunir, afin d’éviter qu’ils se retournent contre le corps enseignant.
      Le système de maisons ne s’applique qu’au cycle secondaire et tertiaire (ceux qui travaillent pour obtenir les Examens Intermédiaire et Final). Avant, les élèves sont jugés trop jeunes et pas assez affirmés psychologiquement pour être répartis. 
    La répartition se fait en fonction de la personnalité de chacun. Elle est, depuis leurs fondations, assurée par le service de Psychologie Analytique.
      Il existe onze maisons, nommées et fondées par les onze premiers érudits qui débarquèrent sur l’île du Locqdu : Verlor, Locqdu, Humus, Atorium, Cherchemi, Phytol , Yrtupiot, Jaenor, Gulicule, Anathème et Poicassé (le nombre de onze ne possède aucune valeur symbolique : c’est jusque que le navire n’avait pas assez de place pour accueillir plus de onze érudits). 
 

Maison I : Verlor

 


Emblème : Livre
Qualité : aucune
Devise : Sous la poussière, le diamant


    Hildegond Verlor était le plus élitiste des sept érudits. Ils exécraient les imbéciles, les femmes, les pauvres, les difformes, les travailleurs. C’est pourquoi on s’étonne que sa maison accueillait le reste de la population qui n’entrait dans aucune autre maison ; car Verlor était élitiste en la manière qu’il voulait fabriquer l’élite, la construire, la fabriquer, tel le joaillier fait d’une simple pierre un magnifique diamant.
    Aucune caractéristique spéciale ne se retire de cette maison : elle regroupe une foule cosmopolite, et, Verlor aimait à le répéter, de la multitude nait l’Idée. 
 

Maison II : Locqdu

 

Emblème : Tortue
Qualité : Patience,  tranquillité, léthargie. 
Devise : Tout vient à point à qui sait attendre


    La maison du Locqdu a été fondée par Géranium Locqdu, premier bibliothécaire, et cartographe de renom. Il a passé la totalité de son existence à cartographier l’île du Locqdu, à l’aide d’un appareil de permettant de dessiner qu’un triangle équilatéral de trois mètre sur trois. Ce travail lui prit plus de trente ans, mais il répétait sans arrêt « tout vient à point à qui sait attendre ».
      La qualité principale des membres de la maison du Locqdu est la patience. Tout élève prend son temps, s’applique et fait son travail correctement. Elle regroupe des cartésiens un peu bohèmes, dilettantes, qui travaillent pour le plaisir de travailler. Les membres de cette maison ne laisse pas beaucoup de traces, mais elles sont mûrement réfléchies. 

Maison III : Humus

 

Emblème : Baleine
Qualité : Imagination, créativité, curiosité.
Devise : Le rêve est la voie royale pour la connaissance du monde


    Le Professeur Humus, deuxième chancelier de l’Institut, était un rêveur inconsidéré. Il tenait pour la qualité principale la possibilité d’un élève à pouvoir imaginer les théories les plus folles, afin d’être sûr de reconnaître le vrai de l’absurde. Le rêve était, pour lui, le chemin royal pour la connaissance du monde. C’est le seul scientifique faisant partie de l’Heptade qui avait de la considération envers les artistes.
    Les membres de la maison d’Humus sont tous imaginatifs, curieux et créatifs. S’ils ne deviennent pas artistes, ils étudient les arts d’une manière scientifique. La musique et les songes sont leurs atouts. La baleine est leur emblème car c’est un animal chantant, et qui, de plus, vit dans l’eau, élément qui donne tout de suite à rêver. 

Maison IV : Atorium

 


Emblème : Taupe
Qualité : Logique, analyse, réflexion.
Devise : Plus on est de fous, plus on est de fous


    Le Professeur Atorium fut probablement un des êtres les plus fous qui aient jamais peuplé l’île du Locqdu. Cependant, sa logique le sortait toujours de l’asile : en effet, il disait « toute personne folle n’admettra jamais sa folie. Moi, j’admets que je suis fou. Donc, je ne peux pas l’être ». Il possédait une logique et un raisonnement souvent difficile à suivre. Fondateur du Grand Prix du Discours Incongru, il resta dans les esprits comme celui qui a réussi à démontrer que le monde ne pouvait être créé en 6 jours, comme le dit la bible, mais en 32 jours minimum.
      La folie étant « un don naturel que l’on ne peut s’accaparer, et qui est rarement apprécié » (dixit Pr. Atorium), les étudiants appartenant à cette maison n’ont gardé que l’esprit logique, analytique et réfléchi de leur mentor spirituel. Telle la taupe faisant son chemin durement à travers la terre, d’une manière droite et solide, les étudiants d’Atorium font leur chemin à travers la connaissance d’une manière droite, solide et irréfutable. 

Maison V : Cherchemi

 


Emblème : Abeille
    Qualité : Assiduité,  régularité, efficacité. 
Devise : Tais-toi et travaille


    Le Professeur Cherchemi a toujours été le bureaucrate de la troupe. Classificateur obsessionnel, il passait son temps à faire des listes de tout ce qu’il voyait, de classer, répertorier, inventorier, trier les informations. Deuxième bibliothécaire (succédant à Locqdu), il n’acceptait ni la fainéantise, ni le travail, et il avait envie d’un monde ou tout le monde était à sa place, comme les rouages d’une horloge. 
      Les élèves de la maison de Cherchemi sont tous des élèves assidus, calmes, rangés. Ils n’agissent que parce que le règlement le demande, et n’ont aucun esprit d’initiative. Ils se considèrent comme les rouages de l’immense horloge que forme l’Institut. 

Maison VI : Phytol

 


Emblème : Huître
Qualité : Prudence, lâcheté, paranoïa.
Devise : Beaucoup seraient lâches s’ils en avaient le courage


    Dès les débuts, le Professeur Phytol avait deviné l’avenir sanglant des droits de succession de l’Institut. C’est pourquoi il se mit en place tout un système de protection, visant à la protéger. Et ce ne fut pas en vain : ils du subir plusieurs tentatives d’assassinat, et seule sa prudence lui permirent de rester en vie.
    Les membres de la maison de Phytol sont des gens lâches et pleutres. Ils ne pensent qu’à survivre : se faire tout petit, ne pas se faire connaître, et personne ne voudra vous tuer. La survie est considérée comme le bien le plus précieux de tout être humain. Tous ces élèves vivront longtemps, c’est une des rares certitudes. 
 

Maison VII : Yrtupiot

 


Emblème : Libellule
Qualité : Indépendance, rapidité, improvisation
Devise : Celui qui hésite est perdu !


    Comme son confrère Phytol, le Professeur Yrtupiot avait pressenti le futur meurtrier de l’Institut. Mais, au lieu de vouloir se cacher, il prônait l’improvisation, la vitesse. Il agissait rapidement, sans réfléchir, et, bien des fois, cela lui a sauvé la vie. Il répétait sans cesse que, dès que quelqu’un hésitait, l’ennemi en profitait pour gagner.
    Les membres de cette maison sont donc des gens qui improvisent beaucoup, mais également des qui réfléchissent très vite. Pour eux, la meilleure des défense, c’est l’attaque. Ceci leur a donné une grande indépendance d’esprit : en effet, comme ils réfléchissent vite, ils ont toujours un train d’avance, et ne se laissent pas entraver par l’immobilisme des autres maisons. Cependant, ils font beaucoup d’erreurs de jugement. 
 

Maison VIII : Jaenor

 


Emblème : Pie
Qualité : Thésaurisation, intéressement, honnêteté
Devise : Un sou, c’est un sou que tu peux faire fructifier


    Jaenor a été le premier économe de l’Université et de l’Institut. Il faut dire qu’il se débrouillait fort bien avec l’argent. Il savait comment le faire fructifier, et comment le protéger. Il était en plus d’une honnêteté extraordinaire. Entendez par là qu’il connaissait tous les vides juridiques faisant qu’on ne le piégeait jamais. Cependant, sans sa saine gestion, l’Institut n’aurait pas tenu dix ans. 
    Les étudiants de cette maison ont gardé sont goût pour l’or et la monnaie. Et, s’ils restent d’une grande honnêteté, évitez de le prêter de l’argent. Ils seraient capable, honnêtement, de vous le voler. Mais ce sont eux qui ont fait la richesse de l’Institut. 
 

Maison IX : Gulicule

 


Emblème : Cep de vigne
Qualité : Joie de vivre, gourmandise, détachement
Devise : La vie ne vaut rien, rien ne vaut le gras

 

    Gulicule a été le premier archétype de l’universitaire ventripotent et fainéant. Il débordait de joie de vivre, et vivait en une ataraxie permanente. Il connaissait toutes les recettes de cuisine, et faisait à lui seul contrepoids à tous ses compagnons. Il organisa les cuisines, et inculqua comme valeurs de base à tous les professeurs un appétit gargantuesque. 
    Les élèves de cette maison déborde de la même joie de vivre, et sont tous aussi gourmands. Ils sont habituellement déconnectés de la réalité, vivant en un bonheur composé de bons repas, de contemplation et d’inaction. Ils meurent souvent avec le sourire. 
 

Maison X : Anathème

 


Emblème : Harpie
Qualité : Bibliophilie, superstition, éloquence
Devise : Ote le voile de ton esprit, et la Vérité apparaîtra

    Le Professeur Anathème a souvent été considérée comme un paria, et ce pour plusieurs raisons. En premier, c’était la première femme, et les préjugés sexistes n’étaient pas encore tout à fait abolis à cette époque. De plus, c’était une fervente croyante. Elle avait emporté avec elle sont amour de la philosophie, de la métaphysique, des contes et de la théologie. Et sa dialectique et éloquence étant parfaite, on a jamais réussi à supprimer ses matières favorites jusqu’à sa mort. 
    Depuis, les élèves de cette maison sont toujours superstitieux, et adorent toujours autant la littérature fantastique. Ils restent toujours à l’écart, et ce sont souvent eux qui s’approchent le plus de considérations métaphysiques, mais toujours dans le secret. C’est dans cette maison que l’on compte le plus de radiation de l’ordre. 
 

Maison XI : Poicassé

 

Emblème : Salamandre
Qualité : Folie, excentricité, originalité
Devise : La norme, c’est moi

    Le Professeur Poicassé était réputé, comme Atorium, d’être un fou notoire. Mais si Atorium savait gérer sa folie, Poicassé était un fou dangereux. Il n’avait aucun lien logique, tout n’était qu’embrouillamini dans son esprit. Ce n’était pas la confusion poétique et artistique d’Humus, mais bien celle, tortueuse d’un malade. 
    Ainsi, sa maison n’accueille que ceux qui sont mentalement instables. Ils forment la clique des savants fous, ceux qui ont des idées qui dépassent l’entendement. Même la maison d’Humus les considèrent dangereux et idéalistes. Et, si leurs exploits sont mémorables, ils excellent également dans l’art de propager le mal…
 

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